Violence

Paroles de migrants, Bintou

Bintou

Avec un père Ouolof et une mère Peule, ou encore un père Sénégalais et une mère Guinéenne, Bintou, née en 1979, est confiée rapidement à sa grand-mère maternelle en Guinée. Cette dernière, alors que Bintou a tout juste 3 ans, prend l’initiative de la faire exciser.

Son père, non consulté ni prévenu, est naturellement furieux, récupère sa fille et Bintou peut alors faire des études au Sénégal, apprendre le français, et se marier sans aucune contrainte, à 26 ans, avec un cousin. Bintou bénéficie alors d’une certaine autonomie en gérant un petit commerce croisé entre le Sénégal et la France, faisant de nombreux aller et retour entre Paris et Dakar. Elle donne naissance à 3 enfants, deux garçons et une fille, et tout semble aller pour le mieux jusqu’au jour où la tradition la rattrape, le jour où sa belle-mère décide de faire exciser sa petite fille, 7 ans. En savoir plus…

Paroles de migrants, Malia

Malia

En 2017, quand elle descend de l’avion l’amenant en France, Malia pense certainement que la vie va enfin lui sourire. Elle laisse derrière elle, au Mali, une jeunesse malmenée, piétinée, gâchée.

En 2005, elle a 16 ans et, sur ordre de ses oncles, sans qu’elle ait un mot à dire et sans que son père ou sa mère puisse s’y opposer, elle se retrouve, au village, mariée de force avec un homme de sa grande « famille », avec le rang de troisième épouse, c’est ce qu’on appelle un « mariage traditionnel ». La première épouse a déjà deux enfants plus âgés qu’elle et, le frère de son mari étant mort, sa veuve est devenue automatiquement deuxième épouse, c’est encore la tradition. La troisième épouse, Malia, devient alors tout aussi naturellement la souffre-douleur de la famille. En 2008, son mari lui fait un enfant, juste un an avant sa mort.

Devenue « veuve » à 20 ans, Malia retourne alors chez ses parents, avec son enfant. Dès son retour, pressions et violences reprennent, alors qu’une maladie encore non diagnostiquée l’affecte douloureusement. Son père veut la marier de nouveau, cette fois avec son frère ainé, âgé de 55 ans. Ses deux sœurs aînées et même sa plus jeune sœur ont déjà été mariées avec des hommes de sa famille paternelle mais Malia trouve la force de refuser, ne voulant pas revivre les souffrances de son premier mariage. Les relations avec son père s’enveniment rapidement, les violences deviennent quotidiennes. Sa mère, heureusement, la soutient discrètement et finit même par lui procurer de l’argent pour qu’elle puisse enfin partir en France, pour officiellement se faire soigner, mais aussi dans l’espoir de sortir enfin du cercle infernal de la tradition et des violences conjugales, le lot commun pour bon nombre des femmes maliennes.

Il lui faudra attendre 2017 pour que, invitée par des amis déjà installés en France, aidée financièrement par sa mère, elle puisse enfin prendre un avion pour la France. Elle voyage seule, laissant son enfant à la garde de ses parents. Malia ne sait ni lire ni écrire, parle à peine quelques mots de français et, ne voulant déranger personne, excessivement discrète, elle ne s’installe pas chez ses amis et se contente de regagner tous les soirs l’abri provisoire que lui indique le 115.

Après un rendez-vous à l’hôpital, sa maladie trouve enfin un nom : Hépatite B, une maladie qui ne peut être soignée qu’avec un médicament non accessible au Mali. Elle reste donc en France, et n’ose solliciter ni appui, ni conseil pour régulariser sa situation. Trop timide et pudique, Malia pense que le fait d’être soignée à l’hôpital et d’être prise en charge par la CMU suffit pour avoir le droit de rester en France. Elle se contente donc de renouveler chaque année son fragile titre de séjour mais ne pense pas avoir à faire d’autres démarches, ni même à se renseigner auprès de services sociaux, alors qu’une demande d’asile suite aux violences subies au Mali, suite à l’impossibilité de se soigner au Mali, lui aurait peut-être été accordée et même la possibilité de faire venir son enfant.

Malia arrive a trouver un logement plus pérenne dans un CHRS, réussit à trouver un travail d’insertion dans le domaine des espaces verts,  mais personne ne lui explique que le titre de séjour n’a qu’un temps et, fatalement, elle reçoit un jour l’avis de rejet de la demande de prorogation de son titre de séjour et le redouté OQTF, « l’Ordre de Quitter le Territoire Français », un document rédigé en termes plus ou moins juridiques volontairement agressifs, ordonnant un départ dans les trente jours, après confiscation immédiate du passeport et obligation de visite hebdomadaire à la préfecture pour vérification de l’avancement de ses démarches pour repartir. Généreusement, soufflant le chaud et le froid, l’administration propose quand même une aide pour faciliter cette simple expulsion, le règlement de ses frais de retours et même un petit pécule…

Quelles alternatives se présente alors ? l’OQTF évoque un départ « volontaire » dans un autre pays, à condition d’envoyer tous documents prouvant ce départ, ou encore, pour les plus aisés, le recours à un avocat pour entreprendre un périlleux duel avec l’administration, ou enfin, alternative choisie par beaucoup, reste la possibilité de simplement disparaître en restant en France ou dans un autre pays de l’espace Shengen, en changeant de nom, une clandestinité rarement couronnée de succès.

Pour Malia, c’est la déroute, l’incompréhension. Elle qui a toujours été honnête en France, « j’ai toujours payé mon ticket de métro dira-t-elle », elle ne comprend pas ce qui lui arrive. La perspective de retourner au pays lui est insupportable, retrouver son village où elle sait que les palabres des hommes vont tous les jours l’inciter à se remarier avec un des frères de son mari n’est pas envisageable. Elle tentera le recours en faisant appel à un avocat … une longue procédure pendant laquelle elle n’ose plus sortir, terrorisée.

Février 2022

 

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Semaine internationale de lutte contre les violences envers les femmes, 25 novembre 2021

ADS se mobilise pour en finir avec les violences  envers les femmes

Le groupe égalité femmes hommes d’ADS s’est de nouveau fortement impliqué  dans le cadre de la semaine de lutte contre les violences envers les femmes, objectif élargi cette année à toutes les violences sexistes et sexuelles: homophobie, transphobie, pédophilie, inceste….qui touchent un nombre considérable de personnes et plus particulièrement les femmes et les enfants.

Une présence a été assurée les samedi 13 et 20 novembre rue Roeckel à Bourg la Reine pour informer, sensibiliser, diffuser de la documentation et les numéros d’urgence à connaître. Nous avons eu de nombreux échanges notamment avec des professionnels de santé ou paramédicaux, des enseignants, des groupes de jeunes  qui sont repartis avec du matériel leur permettant de communiquer auprès de leur entourage ( plaquette réalisée par la mairie de Bourg la reine Plaquette BLR Lutte VFF, campagnes du centre ressource Hubertine Auclert Centre Hubertine Auclert | Centre francilien pour l’égalité femmes-hommes (centre-hubertine-auclert.fr)et des associations spécialisées. Nous avons également à cette occasion recueillis plusieurs témoignages de femmes victimes ou de citoyens touchés dans leur entourage par ce fléau.

Certaines d’entre nous ont également participé le samedi 20 novembre après midi à la grande manifestation organisée par le collectif « Nous toutes » qui avait lieu à Paris ( il y en avait dans toute la France) pour réclamer des moyens importants pour l’accompagnement des femmes,  lieux d’écoute et d’ hébergement si nécessaire, pour la formation des professionnels ( policiers, personnels de justice, professionnels de l’éducation et des centres sociaux..).

manifestation contre la violence envers les femmesLes violences envers les femmes et toutes les formes de violences sexistes et sexuelles ne sont pas inéluctables. L’exemple de l’Espagne qui a dégagé plus d’un milliard pour mettre en place des dispositifs spécifiques,  qui ont notamment permis de diminuer de façon significative le nombre de féminicide, le prouve.

Le groupe permanent égalité femmes-hommes de l’association ADS porte depuis sa création cet objectif en proposant toute l’année des actions de sensibilisation ou en participant à celles proposées par ses partenaires municipaux ou associatifs.

Une de nos adhérente,  nous a fait parvenir un poème qu’elle a réalisé cette année sur ce thème, nous le partageons avec vous:  Poème  sur les violences conjugales

Café-débat : Les stéréotypes de genre

Dans une société qui prône l’égalité Femme-Homme, les stéréotypes de genre persistent dans les mentalités. En effet les jeunes générations sont toujours confrontées à des normes sociales liées à leurs genres. Dès lors que nous nous extirpons de ces stéréotypes en quête d’affirmation d’identité, nous nous exposons au harcèlement puisque la tendance générale décide que ce n’est pas normal… Dans l’inconscient collectif, ces stéréotypes sont véhiculés par l’ensemble de la société notamment à travers les réseaux sociaux, l’éducation, et l’école. Pour briser les codes, il faut en parler.

Une artiste à l’honneur : journée internationale des droits des femmes : 8 mars 2021

H3llly une artiste contemporaine à découvrir 

Pour cette journée internationale des droits des femmes, nous mettons une artiste à l’honneur !

 H3llly partage ses émotions avec ses pinceaux et ses mots .. de loin, vous en avez plein les yeux avec ses peintures éclatantes de lumière, et quand vous vous approchez pour découvrir ses mots, c’est le frisson garanti.
H3llly nous offre des tableaux plein de vie certains si actuels  comme « En manque »…, elle partage aussi ses luttes  « Drame de dames« , « Libre« , « Breathe« , ..
Découvrez une oeuvre complète avec la voix de H3llly : https://youtu.be/I7ZaLc8G7rk  ou encore https://youtu.be/oLwTtFipv9o

Que dire de plus, vivez un moment de plaisir et d’émotion en allant voir l’exposition en cours au Crédit Mutuel de Bourg-la-Reine, elle vaut vraiment le détour, et au moins ce lieu est ouvert (du mardi au samedi, visites à deux personnes maximum à la fois).

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Libre
Parce que la colère
Ne laissera pas de goût amer…
Bavarde ou silencieuse
Elle s’affirme irrévérencieuse
Elle est amour, force et fierté Sans honte ni culpabilité
Avec des flammes, avec des fleurs,
Sa révolte se mène sans fadeur
Elle lève le poing ou pointe ses seins
Pour que l’impuissance ne soit plus au féminin

Les droits des femmes, un combat international au long cours, 8 mars 2021

Pour ADS, le 8 mars, c’est toute l’année

Le 8 mars, c’est la journée internationale pour les droits des femmes et à cette occasion de nombreuses actions sont organisées partout dans le monde . Mais le combat pour l’égalité femmes-hommes et les droits des femmes est mené toute l’année :

  • Pour que les femmes puissent disposer de leur corps en accédant librement à la contraception et en recourant si besoin à l’IVG ;
  • Pour que les femmes soient indépendantes économiquement et libres de conduire leur vie comme elles l’entendent ;
  • Pour qu’elles bénéficient effectivement des mêmes droits que les hommes ;
  • Pour mettre un terme aux violences à leur encontre.

S’il y a des avancées certaines, beaucoup reste à faire. C’est pourquoi ADS a retenu comme l’un de ses objectifs fondateurs ce combat pour l’égalité femmes-hommes. Un groupe permanent conçoit et organise des actions d’information, de sensibilisation et de promotion en ce sens.

Ce groupe est ouvert à tous, venez nous rejoindre.femmes hommes égalité

Parmi les actions en cours cette année :

  • La rédaction d’un document destiné à expliquer et mieux faire connaître les démarches a conduire pour les femmes victimes de violences ;
  • Un projet inter école menée par trois enseignantes avec leur classe pour sensibiliser leurs élèves à l’égalité filles garçons et à lutter contre les stéréotypes de genre ;
  • La préparation d’un évènement sur l’accès à la contraception et l’interruption volontaire de grossesse qui s’appuiera notamment sur une enquête réalisée par les étudiants de l’IUT de Sceaux ;
  • La perspective d’un évènement autour des BD réalisées par des auteures en partenariat avec la librairie « l’infinie comédie » de Bourg la Reine.

Et réjouissons-nous que beaucoup s’empare du sujet, nous vous signalons :

Et à Bourg-la-Reine, vous pourrez voir deux tableaux sur les violences faites aux femmes à Exposition peinture-poésie H3llly , 26 janvier – 5 mai 2021

Une fin d’année bouleversée mais active novembre-décembre 2020

ADS reconfiné mais bien actif !

Un mois de novembre qui aurait dû être riche en événements et qui nous aurait permis d’aller à votre rencontre. Mais le reconfinement en a décidé autrement. Pour autant nous ne sommes pas restés inactifs, et sommes restés aux côtés de nos partenaires pour l’aide à l’insertion et la réinsertion .. . pour les bénévoles, il fallait continuer de soutenir nos bénéficiaires en ces temps encore plus difficiles.

mains levées pour une assemblée généraleL’association a amélioré son usage des moyens numériques, un premier café-débat a été réalisé et nous nous préparons  activement à tenir notre assemblée générale le 5 décembre 2020 17h, comme prévu.

Zoomons en attendant  de nous revoir !

Reporté : l’événement en hommage à Gisèle Halimi, avec Annick Cojean pour la présentation de son livre « Une farouche liberté ».

 

Reporté : la conférence-débat sur la prévention des violences faites aux enfants, avec 3 intervenantes très intéressantes et une animation musicale. 

 

Mobilisation pour prévenir les violences envers les femmes, 21 novembre 2020

Mobilisons nous contre  les violences et restons vigilants!

La dernière semaine de novembre est désormais consacrée à la lutte contre les violences envers les femmes.

Cette année, ADS avait prévu, en partenariat avec la librairie « l’infinie comédie », la tenue d’une réunion publique au cours de laquelle Annick Cojean, journaliste au monde devait présenter son livre interview de Gisèle Halimi qui s’est battue toute sa vie pour les droits des femmes et les a défendu contre les violences dans des procès devenus emblématiques.

Les contraintes liées au contexte sanitaire nous ont conduites à reporter cet événement-hommage.

Pour autant, et tout particulièrement dans ce contexte de confinement où de nombreuses femmes sont plus que jamais exposées, il est important de se mobiliser pour prévenir les violences et pour accompagner les femmes qui pourraient en être victimes.

Pour rappel, dans notre pays:

  • 94 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol chaque année (ONDRP, 2017)
  • 32% des femmes ont déjà subi du harcèlement sexuel au travail (Ifop, 2018)
  • 16% de la population a subi des violences sexuelles dans l’enfance (Harris Interactive, 2017)

Les violences sexistes et sexuelles ne sont pas une fatalité. Elles peuvent cesser.

C’est pourquoi nous invitons tous ceux qui le souhaitent à s’associer aux actions proposées par l’un de nos partenaires, le collectif «Nous toutes» sous la forme d’une mobilisation en ligne durant la journée du 21 novembre.

Nous attirons tout particulièrement votre attention sur la possibilité de bénéficier de formations en ligne gratuites, ouvertes à toutes et tous sur simple inscription.

Couvre-feu et violences conjugales, octobre 2020

Le couvre-feu, ce n’est pas pour les victimes de violences conjugales

Nous savons que malheureusement durant le confinement il y a eu une recrudescence des violences conjugales.

Alors restons vigilants, et rappelons à tous que le couvre-feu ne doit pas empêcher de se protéger ou de réagir.

Les inégalités de genre au coeur de la crise du Covid-19 : avril 2020

Les femmes principales actrices mais aussi premières victimes

Les inégalités de genre sont au cœur de la pandémie du Covid-19, comme le montre un article de Messilia Saidj dans le magazine en ligne féministe 50-50, en s’appuyant sur une analyse de Malika Bennabi, psychologue clinicienne et maîtresse de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne. La psychologue explique notamment les raisons qui ont conduit à une explosion des violences psychologiques et même physiques au sein des foyers pendant le confinement.

Espérons que cette crise permettra à tous d’ouvrir les yeux sur la nécessité de construire une société plus égalitaire.  C’est le sens des actions du groupe Egalité Femmes-Hommes de notre association.

Voir l’article de Messilia Saidj