Un film qui résonne avec le combat des femmes et des défenseurs de la liberté en Iran
Dans le cadre du partenariat noué avec le cinéma de Sceaux « le Trianon » à l’occasion du forum des droits, et sur proposition de sa directrice, ADS se joint à aux sections locales d’Amnesty international et de la ligue des droits de l’homme pour co-organiser la projection débat du film « Sept hivers à Téhéran » de Steffi Niederzoll, le 2 juin prochain à 20h30.
Le film (cf. descriptif ci-après) sera suivi d’une rencontre avec Asal Bagheri, traductrice du film et spécialiste du cinéma iranien, Hamid Saba-Golami, membre du groupe d’Antony d’Amnesty International et Fabienne Messica, sociologue, membre des instances nationales de la ligue des droits de l’homme..
Nous vous invitons à y venir nombreux
Sept hivers à Téhéran de Steffi Niederzoll
Allemagne/France – 2023 – 1h37 – VO Avec Zar Amir Ebrahimi, Reyhaneh Jabbari, Shole Pakravan
En 2007 à Téhéran, Reyhaneh Jabbari, 19 ans, poignarde l’homme sur le point de la violer. Elle est accusée de meurtre et condamnée à mort. A partir d’images filmées clandestinement, Sept hivers à Téhéran montre le combat de la famille pour tenter de sauver Reyhaneh, devenue symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran.
« Le film, d’une intensité inouïe, décrypte à travers ce récit intime et poignant l’effroyable réalité du système judiciaire iranien, et résonne douloureusement avec le combat actuel des femmes en Iran. » Télérama
2 autres séances du film ont lieu au cinéma « le trianon » : samedi 3 juin à 14h et lundi 5 juin à 18h45
l’ADS et plus particulièrement son groupe égalité femmes hommes (EFH) sont mobilisés depuis plusieurs années pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles sous toutes leurs formes et pour la protection de l’enfance.
Dans le cadre du partenariat que l’ADS a noué à l’occasion du forum des droits de l’homme avec le cinéma « le Trianon » de Sceaux et dans ce même objectif, la directrice du Trianon nous informe de la programmation prochaine du film » Dalva » d’Emmanuelle Nicot sur le thème de l’inceste, les mécanismes de l’emprise et l’extrême difficulté d’y échapper.
Le film sera à l’affiche du Trianon à Sceaux la semaine du 5 au 11 avril 2023
« Bonjour
…Ce message pour vous informer de la programmation de ce film que j’ai déjà évoqué avec Marie : « Dalva » d’Emmanuelle Nicot. Il sortira mercredi prochain et sera programmé au Trianon la semaine du 5 au 11 avril. C’est un premier long métrage qui aborde avec beaucoup de pudeur et de nuance la question de l’inceste. Le film démonte la relation d’emprise dont est victime la jeune Dalva, le déni dont elle fait preuve au début et documente sa métamorphose (la jeune comédienne est remarquable). De mini-femme, elle retrouve peu à peu son âge et sa part d’enfance. Comme l’explique sa réalisatrice : « L’inceste est un point de départ, mais j’ai surtout voulu faire un film de reconstruction, d’émancipation, de libération, un cheminement vers la lumière. » J’ai évoqué le film aux Amis du Trianon qui organisent une soirée le jeudi 6 avril à 20h30 autour du film en présence de Stéphane Dupraz, magistrat du parquet de Versailles en charge des affaires familiales…
Merci pour votre attention et bonne journée,
Stéphanie Debaye
Directrice du Trianon
Ville de Sceaux »
Séances le mercredi 5 avril à 19h, jeudi 6 avril à 20h30 (+ rencontre), samedi 8 avril à 16h30, dimanche 9 avril à 18h45, lundi 10 avril à 16h30 et mardi 11 avril à 19h.
L’ADS a organisé une conférence-débat le 14 janvier dernier sur le thème de la prostitution des mineur(e)s en partenariat avec le Centre Culturel et Social des Blagis (CSCB). Un public attentif a participé à l’évènement. Les échanges avec les intervenantes ont témoigné de l’intérêt porté à ce sujet.
En France émergent et se développent de nouvelles formes de prostitution impliquant des mineurs. Même s’il est, à l’heure actuelle, difficile de quantifier le phénomène, les dernières études attestent de son importance ; elles nous apportent également des éléments d’information et de compréhension pour aider les professionnels à repérer et accompagner les jeunes concernés. En effet si les symptômes peuvent être analogues à d’autres mal-être adolescents, les comportements peuvent être très différents, déroutants et bousculent les repères que nous pouvions avoir jusque-là.
Véronique Castelain et Florence Humbert, administratrices de l’Amicale du Nid, ont transmis des messages clés lors de leur intervention :
La prostitution des mineurs est une réalité :
On estimait entre 6000 et 10 000 le nombre de mineurs en situation de prostitution. Aujourd’hui, le chiffre de 20 000 enfants concernés est évoqué, principalement des jeunes filles ;
La prostitution des mineurs est interdite. Un mineur victime de prostitution est un mineur en danger :
La loi est formelle : tout mineur qui se livre à la prostitution, même occasionnellement, est réputé en danger et relève de la protection du juge des enfants au titre de la procédure d’assistance éducative ;
Avec la loi d’ Avril 2021, Les pénalités sont plus lourdes pour l’acheteur (les clients) et si l’enfant est âgé de moins de 15 ans , l’acte sexuel acheté est un crime de viol et traité comme tel ;
La prostitution des mineurs commence très jeune et concerne tous les milieux :
Le système prostitutionnel repose sur une représentation sexiste et une domination économique. L’âge d’entrée est souvent autour de 14 ans et parfois moins ;
La prostitution des mineurs et le proxénétisme sur mineurs prend de multiples formes :
D’autres termes sont utilisés pour l’évoquer, comme l’escorting, le michetonnage, les lover boys, le suggar daddy/baby, etc… ;
La prostitution des mineurs s’inscrit le plus souvent dans un parcours traumatique :
Les mineurs concernés sont généralement fragilisés par un continuum de violences durant leur enfance, qui génère perte d’estime de soi et rapport dégradé au corps, et qui se combine avec de mauvaises rencontres ;
Tout adulte doit être vigilant face à certains signaux :
Changement de comportement, difficultés scolaires, usage intensif des moyens de communication (téléphone, réseaux sociaux…), codes vestimentaires, etc.. ;
Des actions de préventions devraient être menées dans les établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes.
Jacqueline Rémy, journaliste, a ensuite illustré leurs propos en évoquant son livre publié en mars 2020, « Papa vient me chercher », le récit d’une famille à travers la jeune Nina et son père.
De ses 15 à 17 ans, Nina fut victime de prostitution ; deux années cauchemardesques. Le témoignage émouvant de cette expérience a suscité beaucoup de questions dans le public.
Avec un père Ouolof et une mère Peule, ou encore un père Sénégalais et une mère Guinéenne, Bintou, née en 1979, est confiée rapidement à sa grand-mère maternelle en Guinée. Cette dernière, alors que Bintou a tout juste 3 ans, prend l’initiative de la faire exciser.
Son père, non consulté ni prévenu, est naturellement furieux, récupère sa fille et Bintou peut alors faire des études au Sénégal, apprendre le français, et se marier sans aucune contrainte, à 26 ans, avec un cousin. Bintou bénéficie alors d’une certaine autonomie en gérant un petit commerce croisé entre le Sénégal et la France, faisant de nombreux aller et retour entre Paris et Dakar. Elle donne naissance à 3 enfants, deux garçons et une fille, et tout semble aller pour le mieux jusqu’au jour où la tradition la rattrape, le jour où sa belle-mère décide de faire exciser sa petite fille, 7 ans.En savoir plus…
En 2017, quand elle descend de l’avion l’amenant en France, Malia pense certainement que la vie va enfin lui sourire. Elle laisse derrière elle, au Mali, une jeunesse malmenée, piétinée, gâchée.
En 2005, elle a 16 ans et, sur ordre de ses oncles, sans qu’elle ait un mot à dire et sans que son père ou sa mère puisse s’y opposer, elle se retrouve, au village, mariée de force avec un homme de sa grande « famille », avec le rang de troisième épouse, c’est ce qu’on appelle un « mariage traditionnel ». La première épouse a déjà deux enfants plus âgés qu’elle et, le frère de son mari étant mort, sa veuve est devenue automatiquement deuxième épouse, c’est encore la tradition. La troisième épouse, Malia, devient alors tout aussi naturellement la souffre-douleur de la famille. En 2008, son mari lui fait un enfant, juste un an avant sa mort.
Devenue « veuve » à 20 ans, Malia retourne alors chez ses parents, avec son enfant. Dès son retour, pressions et violences reprennent, alors qu’une maladie encore non diagnostiquée l’affecte douloureusement. Son père veut la marier de nouveau, cette fois avec son frère ainé, âgé de 55 ans. Ses deux sœurs aînées et même sa plus jeune sœur ont déjà été mariées avec des hommes de sa famille paternelle mais Malia trouve la force de refuser, ne voulant pas revivre les souffrances de son premier mariage. Les relations avec son père s’enveniment rapidement, les violences deviennent quotidiennes. Sa mère, heureusement, la soutient discrètement et finit même par lui procurer de l’argent pour qu’elle puisse enfin partir en France, pour officiellement se faire soigner, mais aussi dans l’espoir de sortir enfin du cercle infernal de la tradition et des violences conjugales, le lot commun pour bon nombre des femmes maliennes.
Il lui faudra attendre 2017 pour que, invitée par des amis déjà installés en France, aidée financièrement par sa mère, elle puisse enfin prendre un avion pour la France. Elle voyage seule, laissant son enfant à la garde de ses parents. Malia ne sait ni lire ni écrire, parle à peine quelques mots de français et, ne voulant déranger personne, excessivement discrète, elle ne s’installe pas chez ses amis et se contente de regagner tous les soirs l’abri provisoire que lui indique le 115.
Après un rendez-vous à l’hôpital, sa maladie trouve enfin un nom : Hépatite B, une maladie qui ne peut être soignée qu’avec un médicament non accessible au Mali. Elle reste donc en France, et n’ose solliciter ni appui, ni conseil pour régulariser sa situation. Trop timide et pudique, Malia pense que le fait d’être soignée à l’hôpital et d’être prise en charge par la CMU suffit pour avoir le droit de rester en France. Elle se contente donc de renouveler chaque année son fragile titre de séjour mais ne pense pas avoir à faire d’autres démarches, ni même à se renseigner auprès de services sociaux, alors qu’une demande d’asile suite aux violences subies au Mali, suite à l’impossibilité de se soigner au Mali, lui aurait peut-être été accordée et même la possibilité de faire venir son enfant.
Malia arrive a trouver un logement plus pérenne dans un CHRS, réussit à trouver un travail d’insertion dans le domaine des espaces verts, mais personne ne lui explique que le titre de séjour n’a qu’un temps et, fatalement, elle reçoit un jour l’avis de rejet de la demande de prorogation de son titre de séjour et le redouté OQTF, « l’Ordre de Quitter le Territoire Français », un document rédigé en termes plus ou moins juridiques volontairement agressifs, ordonnant un départ dans les trente jours, après confiscation immédiate du passeport et obligation de visite hebdomadaire à la préfecture pour vérification de l’avancement de ses démarches pour repartir. Généreusement, soufflant le chaud et le froid, l’administration propose quand même une aide pour faciliter cette simple expulsion, le règlement de ses frais de retours et même un petit pécule…
Quelles alternatives se présente alors ? l’OQTF évoque un départ « volontaire » dans un autre pays, à condition d’envoyer tous documents prouvant ce départ, ou encore, pour les plus aisés, le recours à un avocat pour entreprendre un périlleux duel avec l’administration, ou enfin, alternative choisie par beaucoup, reste la possibilité de simplement disparaître en restant en France ou dans un autre pays de l’espace Shengen, en changeant de nom, une clandestinité rarement couronnée de succès.
Pour Malia, c’est la déroute, l’incompréhension. Elle qui a toujours été honnête en France, « j’ai toujours payé mon ticket de métro dira-t-elle », elle ne comprend pas ce qui lui arrive. La perspective de retourner au pays lui est insupportable, retrouver son village où elle sait que les palabres des hommes vont tous les jours l’inciter à se remarier avec un des frères de son mari n’est pas envisageable. Elle tentera le recours en faisant appel à un avocat … une longue procédure pendant laquelle elle n’ose plus sortir, terrorisée.
ADS se mobilise pour en finir avec les violences envers les femmes
Le groupe égalité femmes hommes d’ADS s’est de nouveau fortement impliqué dans le cadre de la semaine de lutte contre les violences envers les femmes, objectif élargi cette année à toutes les violences sexistes et sexuelles: homophobie, transphobie, pédophilie, inceste….qui touchent un nombre considérable de personnes et plus particulièrement les femmes et les enfants.
Une présence a été assurée les samedi 13 et 20 novembre rue Roeckel à Bourg la Reine pour informer, sensibiliser, diffuser de la documentation et les numéros d’urgence à connaître. Nous avons eu de nombreux échanges notamment avec des professionnels de santé ou paramédicaux, des enseignants, des groupes de jeunes qui sont repartis avec du matériel leur permettant de communiquer auprès de leur entourage ( plaquette réalisée par la mairie de Bourg la reine Plaquette BLR Lutte VFF, campagnes du centre ressource Hubertine Auclert Centre Hubertine Auclert | Centre francilien pour l’égalité femmes-hommes (centre-hubertine-auclert.fr)et des associations spécialisées. Nous avons également à cette occasion recueillis plusieurs témoignages de femmes victimes ou de citoyens touchés dans leur entourage par ce fléau.
Certaines d’entre nous ont également participé le samedi 20 novembre après midi à la grande manifestation organisée par le collectif « Nous toutes » qui avait lieu à Paris ( il y en avait dans toute la France) pour réclamer des moyens importants pour l’accompagnement des femmes, lieux d’écoute et d’ hébergement si nécessaire, pour la formation des professionnels ( policiers, personnels de justice, professionnels de l’éducation et des centres sociaux..).
Les violences envers les femmes et toutes les formes de violences sexistes et sexuelles ne sont pas inéluctables. L’exemple de l’Espagne qui a dégagé plus d’un milliard pour mettre en place des dispositifs spécifiques, qui ont notamment permis de diminuer de façon significative le nombre de féminicide, le prouve.
Le groupe permanent égalité femmes-hommes de l’association ADS porte depuis sa création cet objectif en proposant toute l’année des actions de sensibilisation ou en participant à celles proposées par ses partenaires municipaux ou associatifs.
Une de nos adhérente, nous a fait parvenir un poème qu’elle a réalisé cette année sur ce thème, nous le partageons avec vous: Poème sur les violences conjugales
Dans une société qui prône l’égalité Femme-Homme, les stéréotypes de genre persistent dans les mentalités. En effet les jeunes générations sont toujours confrontées à des normes sociales liées à leurs genres. Dès lors que nous nous extirpons de ces stéréotypes en quête d’affirmation d’identité, nous nous exposons au harcèlement puisque la tendance générale décide que ce n’est pas normal… Dans l’inconscient collectif, ces stéréotypes sont véhiculés par l’ensemble de la société notamment à travers les réseaux sociaux, l’éducation, et l’école. Pour briser les codes, il faut en parler.
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