Égalité Femmes Hommes

Journée internationale des droits des femmes : Exposition « Femmes d’exception » de H3llly

Femmes d’Exception, une exposition de peinture de H3llly

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Edwige Lebrun, de son nom d’artiste H3IIIy, nous présente le portrait de quelques dizaines de femmes, des femmes de toutes époques, de toutes origines et de tous âges, plus ou moins connues, ayant toutes contribuées à la reconnaissance de ces droits.

Une première exposition au « Trois-mâts » , du 6 au 10 mars, permettra de découvrir le portrait d’une dizaine de ces femmes, parmi les plus connues du grand public ou des plus jeunes. Puis du 11 mars au 11 mai, c’est sur les murs du Crédit Mutuel , qui a déjà accueilli une exposition d’Edwige Lebrun en 2021 que, invitée de nouveau par l’ADS, l’artiste présentera une cinquantaine de ses portraits.

L’émotion et la poésie exprimées par les toiles abstraites exposées en 2021 cèdent ici la place à un tout autre style, résolument figuratif, où peut se lire sur ces visages, derrière leur regard et souvent leur sourire plein d’espoir, un engagement sans faille au service de la cause des femmes.

Professeur des écoles, passionnée par l’histoire sociale et plus particulièrement l’histoire des femmes, Edwige Lebrun a initié ce travail en participant avec sa classe de CM1 et son groupe de théâtre à un concours sur la place des femmes dans les sciences.  Le travail sur la représentation de ces femmes d’influence s’est poursuivi, enrichi de nouveaux portraits, d’Andrée Chedid à Chimamanda Ngozi Adichi, de Jeanne Moreau à Janis Joplin.

Reconnaitrez-vous tous ces visages ? Connaissez-vous toutes les luttes de ces femmes ? Nous vous invitons à venir en parler à l’occasion de l’animation qui sera faite aux Trois Mâts le mercredi 8 mars à 18h30 ou au vernissage de l’exposition au Crédit Mutuel le 11 mars à 11h.

Ces œuvres sont des aquarelles sur carton entoilé ou des peintures acryliques sur châssis entoilé.

A découvrir les portraits de :

Olympe de Gouges, Simone Veil, Rosa Parks, Tina Turner, Simone de Beauvoir, Michelle Obama, Lady Di, Beyoncé, Indira Gandhi, Claudie Haigneré, Germaine Tillion, Joséphine Baker, Edith Piaf, Serena Williams, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Lucie Aubrac, Oprah Winfrey, Andrée Damant, Louise Michel, Camille Claudel, Chimamanda Ngozi Adichie, Florence Arthaud, Marthe Gauthier, Marie Curie, Rita Lévi-Montalcini, Emmeline Pankhurst, Malala Yousafzai, Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee, Tawakkul Karman, Janis Joplin, Romy Schneider, Meryl Streep, Greta Thunberg, George Sand, Angèle, Annie Ernaux, Aretha Franklin, Niki de Saint-Phalle, Angela Davis, Gisele Halimi, Jeanne Moreau, Andrée Chedid, Hubertine Auclert, Bintou, Diallo …

En voici un aperçu

Que vous les admiriez ou ne les connaissiez pas encore, allez vite visiter l’exposition ! Entrée libre

Et pour en savoir plus sur l’artiste : https://www.h3llly.com/

Journée internationale des Droits des Femmes, 8 mars 2023 : portraits de femmes d’exception par H3llly

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Exposition peinture : Femmes d’exception par H3llly

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La prostitution des mineur(e)s Conférence débat

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Forum des Droits de l’Homme : la journée du 10 décembre 2022

La journée du 10 décembre à Bourg la Reine : point d’orgue du Forum des Droits de l’Homme

Discriminations, paroles de jeunes travailleurs

Et le droit à l’épanouissement ?

Une douzaine de résidents du Foyer des Jeunes Travailleurs de Bourg-la-Reine, autant de filles que de garçons, ont accepté l’invitation de l’ADS à venir débattre des droits de l’homme et des discriminations dans la perspective du forum des droits qui se tiendra en fin d’année. Ce débat a répondu à notre attente, plein de passion, de virulence et de spontanéité.

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Forum des Droits de l’Homme, ciné-débat : Riposte féministe

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Paroles de migrants, Bintou

Bintou

Avec un père Ouolof et une mère Peule, ou encore un père Sénégalais et une mère Guinéenne, Bintou, née en 1979, est confiée rapidement à sa grand-mère maternelle en Guinée. Cette dernière, alors que Bintou a tout juste 3 ans, prend l’initiative de la faire exciser.

Son père, non consulté ni prévenu, est naturellement furieux, récupère sa fille et Bintou peut alors faire des études au Sénégal, apprendre le français, et se marier sans aucune contrainte, à 26 ans, avec un cousin. Bintou bénéficie alors d’une certaine autonomie en gérant un petit commerce croisé entre le Sénégal et la France, faisant de nombreux aller et retour entre Paris et Dakar. Elle donne naissance à 3 enfants, deux garçons et une fille, et tout semble aller pour le mieux jusqu’au jour où la tradition la rattrape, le jour où sa belle-mère décide de faire exciser sa petite fille, 7 ans. En savoir plus…

Paroles de migrants, Diallo

Diallo

Diallo, jeune femme de l’ethnie Peule, née en Guinée Conakry, avait quelques atouts en main, mais cela ne suffisait pas pour lutter contre le poids des traditions. Fille d’un commerçant relativement aisé de Conakry, elle avait pu suivre des études, à l’école coranique tout d’abord puis dans une école privée jusqu’au bac, et avait obtenue un diplôme de maîtrise appliquée à la gestion.  Elle était alors soutenue, moralement et financièrement, par son père, son seul confident.

C’était le côté « bonnes cartes », mais le soutien de son père n’est pas suffisant pour s’opposer à la « famille », une grande fratrie de 17 enfants où les garçons bénéficient naturellement d’une grande liberté mais où les filles subissent la loi des gardiennes de la tradition, des grand-mères, tantes, épouses diverses. En savoir plus…

Paroles de migrants, Malia

Malia

En 2017, quand elle descend de l’avion l’amenant en France, Malia pense certainement que la vie va enfin lui sourire. Elle laisse derrière elle, au Mali, une jeunesse malmenée, piétinée, gâchée.

En 2005, elle a 16 ans et, sur ordre de ses oncles, sans qu’elle ait un mot à dire et sans que son père ou sa mère puisse s’y opposer, elle se retrouve, au village, mariée de force avec un homme de sa grande « famille », avec le rang de troisième épouse, c’est ce qu’on appelle un « mariage traditionnel ». La première épouse a déjà deux enfants plus âgés qu’elle et, le frère de son mari étant mort, sa veuve est devenue automatiquement deuxième épouse, c’est encore la tradition. La troisième épouse, Malia, devient alors tout aussi naturellement la souffre-douleur de la famille. En 2008, son mari lui fait un enfant, juste un an avant sa mort.

Devenue « veuve » à 20 ans, Malia retourne alors chez ses parents, avec son enfant. Dès son retour, pressions et violences reprennent, alors qu’une maladie encore non diagnostiquée l’affecte douloureusement. Son père veut la marier de nouveau, cette fois avec son frère ainé, âgé de 55 ans. Ses deux sœurs aînées et même sa plus jeune sœur ont déjà été mariées avec des hommes de sa famille paternelle mais Malia trouve la force de refuser, ne voulant pas revivre les souffrances de son premier mariage. Les relations avec son père s’enveniment rapidement, les violences deviennent quotidiennes. Sa mère, heureusement, la soutient discrètement et finit même par lui procurer de l’argent pour qu’elle puisse enfin partir en France, pour officiellement se faire soigner, mais aussi dans l’espoir de sortir enfin du cercle infernal de la tradition et des violences conjugales, le lot commun pour bon nombre des femmes maliennes.

Il lui faudra attendre 2017 pour que, invitée par des amis déjà installés en France, aidée financièrement par sa mère, elle puisse enfin prendre un avion pour la France. Elle voyage seule, laissant son enfant à la garde de ses parents. Malia ne sait ni lire ni écrire, parle à peine quelques mots de français et, ne voulant déranger personne, excessivement discrète, elle ne s’installe pas chez ses amis et se contente de regagner tous les soirs l’abri provisoire que lui indique le 115.

Après un rendez-vous à l’hôpital, sa maladie trouve enfin un nom : Hépatite B, une maladie qui ne peut être soignée qu’avec un médicament non accessible au Mali. Elle reste donc en France, et n’ose solliciter ni appui, ni conseil pour régulariser sa situation. Trop timide et pudique, Malia pense que le fait d’être soignée à l’hôpital et d’être prise en charge par la CMU suffit pour avoir le droit de rester en France. Elle se contente donc de renouveler chaque année son fragile titre de séjour mais ne pense pas avoir à faire d’autres démarches, ni même à se renseigner auprès de services sociaux, alors qu’une demande d’asile suite aux violences subies au Mali, suite à l’impossibilité de se soigner au Mali, lui aurait peut-être été accordée et même la possibilité de faire venir son enfant.

Malia arrive a trouver un logement plus pérenne dans un CHRS, réussit à trouver un travail d’insertion dans le domaine des espaces verts,  mais personne ne lui explique que le titre de séjour n’a qu’un temps et, fatalement, elle reçoit un jour l’avis de rejet de la demande de prorogation de son titre de séjour et le redouté OQTF, « l’Ordre de Quitter le Territoire Français », un document rédigé en termes plus ou moins juridiques volontairement agressifs, ordonnant un départ dans les trente jours, après confiscation immédiate du passeport et obligation de visite hebdomadaire à la préfecture pour vérification de l’avancement de ses démarches pour repartir. Généreusement, soufflant le chaud et le froid, l’administration propose quand même une aide pour faciliter cette simple expulsion, le règlement de ses frais de retours et même un petit pécule…

Quelles alternatives se présente alors ? l’OQTF évoque un départ « volontaire » dans un autre pays, à condition d’envoyer tous documents prouvant ce départ, ou encore, pour les plus aisés, le recours à un avocat pour entreprendre un périlleux duel avec l’administration, ou enfin, alternative choisie par beaucoup, reste la possibilité de simplement disparaître en restant en France ou dans un autre pays de l’espace Shengen, en changeant de nom, une clandestinité rarement couronnée de succès.

Pour Malia, c’est la déroute, l’incompréhension. Elle qui a toujours été honnête en France, « j’ai toujours payé mon ticket de métro dira-t-elle », elle ne comprend pas ce qui lui arrive. La perspective de retourner au pays lui est insupportable, retrouver son village où elle sait que les palabres des hommes vont tous les jours l’inciter à se remarier avec un des frères de son mari n’est pas envisageable. Elle tentera le recours en faisant appel à un avocat … une longue procédure pendant laquelle elle n’ose plus sortir, terrorisée.

Février 2022

 

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