Lien entre préjugés et intolérance : des étudiants mènent l’enquête
Comprendre l’origine des préjugés, la manière dont les jeunes y sont confrontés au quotidien, mieux appréhender comment ils contribuent à la montée de l’intolérance, analyser leurs conséquences et explorer des pistes pour les combattre., c’est le thème qu’ont choisi 3 étudiants de l’IUT de Sceaux, dans le cadre de leur projet tutoré et proposé par ADS.
Pour nourrir leur réflexion, ils ont conçu un questionnaire auquel 70 étudiants, soit plus du tiers des personnes interrogées, ont répondu. Ce questionnaire couvrait plusieurs aspects : la perception des préjugés et leur fréquence, les domaines de la vie quotidienne où ils sont les plus présents, leur influence sur les interactions au sein de l’IUT, la perception de l’environnement de l’IUT comme inclusif ou non, les facteurs responsables des préjugés et les pistes de réflexion pour les déconstruire. Deux témoignages en vidéo sont venus étayer la façon dont ces jeunes pouvaient être confrontés dans leur quotidien à des préjugés.
Les résultats de cette enquête corroborés par ceux d’études externes de référence ont mis en lumière plusieurs facteurs contribuant à la formation et au renforcement des préjugés. Le rôle des médias, le manque d’interaction entre personnes différentes limitant la compréhension mutuelle, l’influence du groupe d’appartenance et l’éducation qui façonne notre perception des choses, ont été identifiés comme les principales causes de cette situation. Ils ont montré clairement que les préjugés, en particulier ceux liés à l’origine et aux stéréotypes de genre, renforcent les discriminations. Ils entretiennent également un sentiment d’opposition entre groupes et peuvent alimenter des discours de haine. Par ailleurs, les préjugés sont souvent profondément enracinés et difficiles à combattre.
Enfin, les étudiants ont conclu sur la nécessité d’encourager le dialogue et les rencontres interculturelles afin de favoriser la découverte et la compréhension des autres, développer un esprit critique face aux médias pour déceler les biais, mais aussi, plus localement, renforcer les actions de sensibilisation au sein de l’IUT (formation, ateliers, espaces de dialogue, décloisonnement au sein des promotions, …). Déjà, ce projet, pour lequel le groupe est constitué arbitrairement par le professeur et non par les étudiants est une action qui rompt leur tendance à se regrouper entre amis ou avec ceux qui leur ressemblent.
La présentation de ce travail a eu lieu lors d’un café-débat le 18 mars dernier qui réunissait des adhérents de l’ADS et des étudiants. Cette rencontre a permis de nombreux échanges et confrontations d’idées avec l’auditoire, tous mettant en évidence l’importance d’une prise de conscience collective pour lutter contre les préjugés, d’un dialogue apaisé pour faciliter la compréhension mutuelle et acceptée des différences et favoriser une société plus tolérante. Un des moyens les plus efficaces pour sensibiliser les jeunes à ce problème passe par l’éducation : éduquer dès le plus jeune âge, encourager la diversité, s’informer et remettre en cause les biais, oser en parler et corriger les stéréotypes.
Les étudiants ont été félicités pour leur engagement dans ce projet et la qualité de la restitution de leurs travaux. Un point positif : la réalisation de ce travail leur a aussi permis de se découvrir mutuellement, ce qu’ils n’auraient peut-être pas fait naturellement, nous ont-ils dit.