ADS, un couteau suisse
Karen Torres, ayant quitté récemment son poste de chef de service au CHRS Auxilia, a bien voulu, à notre invitation, évoquer quelques souvenirs du partenariat entre le CHRS et ADS
Lorsque je suis arrivée à Auxilia pour ma prise de fonction, Vinciane, éducatrice, m’a fait un rapport très positif des relations qu’Auxilia entretenait avec les responsables et bénévoles d’ADS. Je me suis rapidement rendu compte de l’importance que cette association avait prise dans le quotidien d’Auxilia grâce à l’organisation de différentes activités, individuelles ou collectives, favorisant la réinsertion sociale de la vingtaine de résidentes hébergées actuellement
Dans la petite vidéo présentant certaines de ces activités, j’ai employé le terme de « couteau suisse » pour qualifier la nature de cette aide. En effet, j’ai le sentiment qu’on pouvait toujours trouver auprès d’ADS, une ou plusieurs solutions pour répondre à un besoin, de quelque nature qu’il soit.
De plus, ce qui est très encourageant et même bluffant, peu importe notre besoin, la réponse commençait toujours par « nous allons chercher un bénévole » ou « je pense à quelque chose », avant même d’en étudier la réalisation.
Le succès de ce partenariat, selon moi, repose sur le fait qu’avec le temps s’est tissée une confiance réciproque totale.
Nous ne pouvions pas tout faire mais nous pouvions au moins tout se dire, tout envisager sans crainte d’un refus ou d’un échec. Toute nouvelle idée d’activité, collective ou individuelle, que ça soit une demande d’Auxilia ou une proposition d’ADS, était toujours discutée.
Cette relation, et les échanges constants d’Auxilia avec la responsable des bénévoles, a permis de n’avoir jamais le moindre problème sur le rôle respectif des bénévoles de l’ADS et des éducateurs et éducatrices d’Auxilia
Il m’est arrivé de vivre dans d’autres institutions des malentendus désagréables quand les éducateurs considéraient que les bénévoles outrepassaient leur rôle, parfois en toute bonne foi, en particulier quand ils recherchaient sans prudence à rentrer dans la vie personnelle des personnes aidées. Je n’ai pas le souvenir d’un tel problème avec les bénévoles de l’ADS.
Ce respect mutuel du rôle de chacun, cette complémentarité, était largement dû à la très grande et rapide faculté d’adaptation des bénévoles de l’ADS aux besoins spécifiques des résidentes. Il est arrivé que, à la suite d’un échange entre une éducatrice et une bénévole, l’activité collective suivie par une résidente se transforme, pour elle, en activité individuelle.
Ce partenariat a non seulement bénéficié aux résidentes, mais également aux éducatrices ou éducateurs et plus généralement aux responsables d’Auxilia qui ont pu ainsi se consacrer plus régulièrement à leurs missions premières : assurer les contraintes administratives diverses avec les organismes de tutelle et surtout assurer le suivi de la vie quotidienne des résidentes
En outre, le regard et le contact avec des personnes extérieures aux métiers du social et riches de leurs expériences professionnelles et personnelles apporte sans aucun doute une ouverture et une réflexion différentes qui permettent aux travailleurs sociaux d’enrichir leurs connaissances des résidentes.
Cette capacité à comprendre qu’en soutenant telle ou telle activité, individuelle ou collective, les bénévoles soutenaient en fait toute l’activité d’Auxilia a été particulièrement appréciée.
On peut dire que le partenariat avec ADS est aujourd’hui indispensable pour Auxilia.
Je n’ai qu’un petit regret après avoir quitté Auxilia, celui de ne pas avoir pu mettre sur pied une véritable salle informatique dans les locaux, une salle qui aurait pu servir aussi bien aux éducatrices qu’aux résidentes, où on aurait pu faire du soutien collectif ou individuel à l’apprentissage des outils numériques, mais aussi du soutien à la rédaction de CV pour des recherches d’emploi, des lettres de motivation, etc…
Mais il n’est peut-être pas trop tard……
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