Pauvreté et mal logement (partie 2)
L’auditoire était peut-être clairsemé mais très attentif à l’énorme travail de documentation réalisé par Olivier Gueudre et Pierre Maréchal de l’Observatoire de la Précarité et du Mal Logement sur le délicat problème de la pauvreté et du mal logement, seconde partie du débat amorcé à la fin de l’année dernière.
Il ne s’agissait naturellement pas d’apporter une solution miracle à ce problème, mais avant tout de comprendre les liens possible entre pauvreté et mal logement. Les multiples tableaux commentés avec clarté par Olivier Gueudré, ont au moins souligné la difficulté qu’il y a à « objectiver la pauvreté en France », thème de la première partie de ce débat.
Il s’agissait tout d’abord de mesurer la pauvreté en France, et si les pauvres eux-mêmes savent rapidement qu’ils sont pauvres, les différentes institutions qui cherchent à définir la pauvreté ne présentent pas toujours des données vraiment unifiées, ni même toujours cohérentes. Ces estimations permettent surtout de saisir une tendance : la pauvreté ne diminue pas.
De plus, il existe une population dite invisible qui échappe aux mesures.
Il y a d’abord la pauvreté monétaire, le manque d’argent, fixé aujourd’hui statistiquement. Avec ce calcul, environ 12% des familles, en France, sont considérées comme pauvres.
Ensuite la pauvreté selon les conditions de vie qui touche d’autres foyers, ce qui conduit à un taux de 20 % de la population en France en état de pauvreté.
Heureusement, la plupart de ces foyers bénéficient des aides sociales que sont les prestations familiales, les APL, les primes d’activité, l’aide aux adultes handicapés ou le RSA.
Malgré ces aides multiples, les pauvres sont juste un peu moins pauvres car une bonne partie des dépenses, la plus grande partie, est naturellement incompressible, « pré-engagée » et donc difficilement contrôlable. C’est là que le lien entre pauvreté et mal logement, objet de la seconde partie du débat, est évident car le loyer est la première de ces dépenses « pré-engagées », avec les différentes dépenses d’énergie, les assurances, les frais bancaires, les abonnements divers, etc… A ces dépenses s’ajoutent l’alimentation.
Une fois ces dépenses effectuées, il ne reste malheureusement plus grand-chose dans les foyers pauvres ou même modestes, en particulier pour les foyers ne dépendant pas d’un logement social, pour affronter les dépenses « non essentielles », c’est-à-dire les dépenses qu’on peut moduler, comme les loisirs, la culture ou la participation active à la vie sociale. Pour une part importante de ces familles, on estime à moins de 100 euros ce qu’il reste pour ces dépenses « non essentielles », on comprend ainsi mieux l’impact que peut avoir par exemple l’augmentation de l’essence ou la baisse des APL.
La liste donnée en fin de débat pour identifier les « leviers pour lutter contre la pauvreté », compte tenu de la période, ressemblait alors à de simples promesses électorales : améliorer l’accès au logement social, mieux répartir ces logements sociaux, revaloriser les APL, etc. Il reste à trouver comment agir au niveau local sur ce problème qui touche également notre commune même s’il peut nous sembler lointain.
APL : Aide Personnalisée au logement – RSA : Revenu de Solidarité Active
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