Défendre les Droits de l’Homme, Ici comme ailleurs
Le 29 novembre, à l’Agoreine de Bourg la Reine, a eu lieu la conférence inaugurale du Forum des droits de l’Homme, réunissant les communes d’Antony, Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses, l’Haÿ les Roses et Sceaux.
Après avoir remercié un public de plusieurs dizaines de personnes, Patrick Donath, maire de Bourg-la-Reine, a souligné en introduction l’importance que revêtait pour la commune de Bourg la Reine, mais également à titre personnel comme adhérent de longue date d’Amnesty International, le souci permanent d’un respect des droits inaliénables des femmes et des hommes, ici comme ailleurs selon l’intitulé de la conférence.
Patricia Elsen, adhérente d’ADS et animatrice de la conférence, a ensuite présenté les trois intervenants, Maitre Henri Leclerc, Président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, Jean Claude Samouiller, Président d’Amnesty International, et Maryse Artiguelong, Vice-Présidente de la FIDH, Fédération Internationale des Droits Humains.
Maître Henri Leclerc, infatigable combattant pour le respect des Droits de l’Homme, a dressé tout d’abord une brève histoire de l’évolution de ces droits, soulignant que la France, réputée être la patrie des droits de l’homme, est surtout le pays qui, à la suite de la révolution de 1789, a établi dans une déclaration solennelle la première reconnaissance de droits inaliénables de l’homme, des droits sans limites, détachés de tout lien avec la notion de devoirs. Robespierre avait critiqué cette liste, considérant que le droit de propriété, tel qu’il était défini, était une limite au droit à la liberté, un débat remis d’actualité depuis peu avec le projet de loi qualifiant de délit l’occupation sans titre d’une maison.
En 1936, cette Déclaration a été complétée par l’introduction des droits économiques et sociaux par le front populaire puis, en 1948, est sortie des frontières françaises avec la Déclaration Universelle des Droits de L’Homme, signée par la majorité des membres de l’ONU pour reconnaitre l’universalité de ces droits inaliénables.
En conclusion, Me Leclerc a souligné que l’histoire de cette longue conquête, loin d’être terminée, devrait éclairer tout travail législatif et même impérativement être comprise dans tout programme scolaire.
Jean-Claude Samouiller a ensuite développé longuement le travail actuel d’Amnesty international, consistant principalement à documenter les atteintes aux Droits de l’Homme partout où ils sont bafoués, crimes de guerre en Ukraine, mais également au Qatar, en Israël, en Iran ou en Chine. Amnesty a récemment ouvert deux nouveaux chantiers, la défense de la liberté d’expression et le droit de manifester cette liberté, ainsi que la lutte contre toute forme de discrimination, en particulier pour l’application des droits économiques et sociaux.
En conclusion, Monsieur Samouiller a insisté sur le fait qu’en matière de défense des droits, rien n’est définitivement acquis, de nouvelles menaces apparaissant déjà dans le domaine de la protection du climat ou du contrôle numérique.
Mme Artiguelong a enfin présenté la FIDH, la Fédération Internationale des Droits Humains, créée en 1922 pour regrouper aujourd’hui les ligues de quelque 117 pays. La FIDH s’est illustrée particulièrement en participant à la création de la Cour Pénale Internationale chargée de mener des actions judiciaires contre des personnes ou des entreprises soupçonnées d’atteinte aux Droits de l’Homme.
Trois prix Nobel de la Paix ont été décernés à des membres de la FIDH, en Russie, Biélorussie et Ukraine.
La FIDH travaille actuellement sur les moyens d’action pouvant garantir le respect de nouveaux droits dans différents domaines, comme le numérique, la biodiversité, le partage des biens naturels communs comme l’eau ou encore la libre disposition de son corps.
Cette conférence inaugurale, après une séance de réponses des intervenants aux questions du public, s’est conclue par un petit buffet permettant de poursuivre les échanges.
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