Être étudiant(e) immigré(e) en France aujourd’hui
Mardi 19 mars, en fin de journée, quatre étudiantes de l’I.U.T. de Sceaux ont présenté dans la salle des Garages, à Sceaux, les résultats d’un projet tutoré proposé par ADS pour traiter du « ressenti » de la condition d’immigré par les jeunes étudiantes ou étudiants, soit nés dans une famille arrivée récemment en France soit étant arrivés seuls pour y suivre des études.
Pour cerner d’éventuelles difficultés ou discriminations dues à leur condition d’immigrés ou au contraire souligner une intégration souhaitée et réussie, les étudiantes avaient élaboré un questionnaire très complet, diffusé au sein de plusieurs établissements universitaires et auquel avait répondu une cinquantaine d’étudiantes et étudiants.
Les sujets abordés étaient nombreux : profil des répondants, maîtrise de la langue française, intégration en France, dans leur établissement universitaire, les discriminations, les difficultés rencontrées, leur conscience citoyenne, leurs perspectives d’avenir.
Très riches, les réponses à ce questionnaire, présentées malheureusement un peu trop rapidement compte tenu du temps accordé, sont accessibles ici ce qui permettra de comprendre que chacune de ces diapositives aurait pu faire l’objet d’un débat à elle seule.
Cette présentation a été complétée d’une part par une vidéo d’extraits d’interviews d’étudiantes de l’IUT et d’autre part par la prise de parole de la dizaine d’étudiantes et d’étudiants immigrés présents dans l’auditoire, qui d’une voix pleine d’émotion, ont parlé de leur propre ressenti du statut d’immigré.
Qu’ils ou qu’elles soient né(e)s en France, arrivé(e)s avec leurs parents, ou encore arrivé(e)s seul(e)s pour suivre des études, qu’elles ou ils aient un seul ou leurs deux parents nés à l’étranger, ces étudiantes et étudiants ont exprimé leur fierté d’être « différents », découvrant parfois, en France, la chance d’acquérir une double culture.
Bien sûr, une intégration en France, pour peu qu’elle soit revendiquée, n’est jamais une entreprise facile ; bien sûr, les discriminations existent, plus ou moins déguisées, ressenties d’ailleurs plus par les garçons que par les filles dont la résilience doit être saluée. Bien sûr, les difficultés sont nombreuses, difficultés économiques, difficultés sociales, mais n’est-ce pas le cas de la majorité des étudiants ? Bien sûr aussi, l’avenir est incertain, partagé entre un futur retour dans son pays d’origine, un ancrage en France, ou encore un nouvel exil dans un tout autre pays.
Mais là n’était pas l’essentiel de ce que ces jeunes étudiants, ces jeunes étudiantes, venus d’Haïti, d’Algérie, du Congo, de Pologne ou de Colombie, voulaient exprimer. Ce qu’ils voulaient faire entendre et ce que tous les participants ont retenu de ces paroles contenues, c’était tout simplement une déclaration d’amour et de reconnaissance envers leurs parents, qui avaient eu le courage d’affronter l’inconnu pour immigrer, dans l’espoir d’offrir à leurs enfants de meilleures conditions de vie.
Un véritable moment d’enthousiasme, d’optimisme et de chaleur humaine dont les participants se rappelleront certainement.
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