Dans l’Ether & Sous les mers
Au Crédit Mutuel de Bourg la Reine, depuis le 20 septembre et jusqu’au 5 janvier 2023, Jean Jacques Grand nous invite à découvrir son bestiaire personnel, curieux animaux capturés « Dans l’éther et Sous les mers ».
Adhérent de l’ADS depuis plusieurs années, Jean-Jacques est l’auteur du logo de l’association pour laquelle il a animé de nombreux ateliers de calligraphie ou de peinture.
Voyageur immobile, l’artiste habite toujours la maison où il est né, à Bourg-la-Reine, au fond d’une petite impasse. C’est un ancien élève de l’école Estienne, calligraphe réputé à l’époque où le public pouvait différencier une lettre dessinée d’un caractère numérique. Dessinateur depuis toujours, il se consacre à la peinture depuis quelques décennies, puis plus récemment à l’écriture.
Avec ses dessins, ses calligraphies, ses peintures ou la rédaction de petites nouvelles, hors de toute école répertoriée, il s’agit toujours pour lui de fixer sur une page blanche une expression spontanée, expression que cette page blanche, complice, semble attendre depuis toujours.
La lecture des œuvres de Jean Jacques Grand demande un petit effort, presque un apprentissage. Il ne faut pas chercher immédiatement ce que ça représente, il faut lentement apprécier les équilibres, les harmonies de couleur, la dynamique d’un trait, la puissance des vides…C’est une peinture, pas une photo censée représenter, dans le cas de cette exposition, un insecte, un poisson, ou de curieux organismes des profondeurs, autant d’animaux étranges qui, non encore découverts, sont nés spontanément dès le premier jet de pinceau de l’artiste.
Pas vraiment spécialiste des longs discours, Jean-Jacques Grand a accepté de s’auto-interviewer pour nous livrer quelques secrets de fabrication.
La rédaction s’est refusé à censurer ou modérer ses propos. Sur le fond, Jean-Jacques nous fournit un éclairage intéressant sur son processus de création.
Jean : Bonjour ! Je viens vous interviewer pour ADS !
Jacques : Ah ! Les Adorateurs du Diable & ses Succubes, j’en fais partie…Jean : Heu, non, c’est pas la même association, mais nous aussi on adore les femmes. Pouvez-vous me parler de votre peinture ?
Jacques : Non, je peins pour m‘exprimer, je n’ai donc besoin ni de parler, ni d’écrire.Jean : C’est mal parti !
Je veux dire, avec quoi peignez-vous ?
Jacques : Avec mes mains.Jean : Oui, mais que mettez-vous dans vos mains ?
Jacques : Des plumes pleines d’encre et des pinceaux pleins de poils dont je me sers pour gribouiller sur une feuille de papier tout ce qui me passe par la tête.Jean : Maizencore ?
Jacques : Des chevaux, des plantes, des crabes, des méduses, des ectoplasmes, des scolopendres, des crapauds, des femmes et d’autres animaux…Jean : Travaillez-vous d’après modèle vivant ?
Jacques : Les modèles morts bougent moins, mais les miens sont dans ma tête et je suis obligé de travailler très vite car il est aussi difficile de saisir un rêve qu’un moustique. Si je le chope, ça fait souvent des tâches et des éclaboussures que j’exploite immédiatement. Delacroix disait qu’il fallait pouvoir saisir le mouvement d’un homme tombant d’une fenêtre. J’y arrive trop souvent quand il s’écrase au sol.Jean : Dans cette exposition, certains de vos insectes ressemblent à des poissons et vice versa…Que faut-il y voir ?
Jacques : Voyez ce que vous voulez, ça n’a aucune importance. Cherchez juste à voir si un trait est vivant ou mort, si un vide est opportun, s’il y a équilibre dans les masses et harmonie dans les couleurs. Voyez un tableau comme de la peinture avant de voir ce qu’il est censé représenter.Jean : Faites-vous des expositions dans les banques pour le fric ou pour la gloire ?
Jacques : Pour les deux.Jean : Et ça vous a rapporté ?
Jacques : Que dalleJean : Alors bonne chance pour celle-ci !
Jacques : Merci.
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