Protégeons-les
L’ADS a organisé une conférence-débat le 14 janvier dernier sur le thème de la prostitution des mineur(e)s en partenariat avec le Centre Culturel et Social des Blagis (CSCB).
Un public attentif a participé à l’évènement. Les échanges avec les intervenantes ont témoigné de l’intérêt porté à ce sujet.
En France émergent et se développent de nouvelles formes de prostitution impliquant des mineurs. Même s’il est, à l’heure actuelle, difficile de quantifier le phénomène, les dernières études attestent de son importance ; elles nous apportent également des éléments d’information et de compréhension pour aider les professionnels à repérer et accompagner les jeunes concernés. En effet si les symptômes peuvent être analogues à d’autres mal-être adolescents, les comportements peuvent être très différents, déroutants et bousculent les repères que nous pouvions avoir jusque-là.
Véronique Castelain et Florence Humbert, administratrices de l’Amicale du Nid, ont transmis des messages clés lors de leur intervention :
- La prostitution des mineurs est une réalité :
- On estimait entre 6000 et 10 000 le nombre de mineurs en situation de prostitution. Aujourd’hui, le chiffre de 20 000 enfants concernés est évoqué, principalement des jeunes filles ;
- La prostitution des mineurs est interdite. Un mineur victime de prostitution est un mineur en danger :
- La loi est formelle : tout mineur qui se livre à la prostitution, même occasionnellement, est réputé en danger et relève de la protection du juge des enfants au titre de la procédure d’assistance éducative ;
- Avec la loi d’ Avril 2021, Les pénalités sont plus lourdes pour l’acheteur (les clients) et si l’enfant est âgé de moins de 15 ans , l’acte sexuel acheté est un crime de viol et traité comme tel ;
- La prostitution des mineurs commence très jeune et concerne tous les milieux :
- Le système prostitutionnel repose sur une représentation sexiste et une domination économique. L’âge d’entrée est souvent autour de 14 ans et parfois moins ;
- La prostitution des mineurs et le proxénétisme sur mineurs prend de multiples formes :
- D’autres termes sont utilisés pour l’évoquer, comme l’escorting, le michetonnage, les lover boys, le suggar daddy/baby, etc… ;
- La prostitution des mineurs s’inscrit le plus souvent dans un parcours traumatique :
- Les mineurs concernés sont généralement fragilisés par un continuum de violences durant leur enfance, qui génère perte d’estime de soi et rapport dégradé au corps, et qui se combine avec de mauvaises rencontres ;
- Tout adulte doit être vigilant face à certains signaux :
- Changement de comportement, difficultés scolaires, usage intensif des moyens de communication (téléphone, réseaux sociaux…), codes vestimentaires, etc.. ;
- Des actions de préventions devraient être menées dans les établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes.
Jacqueline Rémy, journaliste, a ensuite illustré leurs propos en évoquant son livre publié en mars 2020, « Papa vient me chercher », le récit d’une famille à travers la jeune Nina et son père.
De ses 15 à 17 ans, Nina fut victime de prostitution ; deux années cauchemardesques.
Le témoignage émouvant de cette expérience a suscité beaucoup de questions dans le public.
Vous retrouverez le guide de l’Amicale du Nid ici
Et les contacts importants : Numéros de téléphone et Associations
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