L’eau, une ressource durable en partage
ADS organisait une conférence-débat en partenariat avec l’IUT de Sceaux à l’Ancienne Mairie de Sceaux.
François MAUVAIS a donné une conférence très intéressante sur le système d’organisation de la gestion de l’eau au niveau national et local, la vie secrète des canalisations, du prélèvement dans la Seine, de la potabilisation à notre robinet.
François Mauvais est ingénieur de l’agriculture et de l’environnement.
Il a été, après des postes d’hydraulicien et d’ingénieur en eau potable et en assainissement, chargé de l’ingénierie de l’eau au ministère de l’agriculture, avec une expertise dans la gestion des services publics d’eau potable et d’assainissement. Il a aussi été directeur de l’association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (ASTEE).
Depuis près de 8 ans, il est responsable du pôle Offre alimentaire – Agroalimentaire à la Direction régionale de l’agriculture et de l’alimentation d’Île-de-France.
Il a été, après des postes d’hydraulicien et d’ingénieur en eau potable et en assainissement, chargé de l’ingénierie de l’eau au ministère de l’agriculture, avec une expertise dans la gestion des services publics d’eau potable et d’assainissement. Il a aussi été directeur de l’association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (ASTEE).
Depuis près de 8 ans, il est responsable du pôle Offre alimentaire – Agroalimentaire à la Direction régionale de l’agriculture et de l’alimentation d’Île-de-France.
Le sujet pouvait paraître austère : « l’eau, une ressource durable à partager ».
Pas vraiment polémique, plutôt consensuel, avec tous les risques de désintérêt que cela entraîne. De plus, nous avions volontairement limité le sujet à l’eau en île de France pour éviter tout épanchement trop facile sur la situation de pays déjà en état de stress hydrique mais dont les problèmes sont avant tout économiques et politiques.
Enfin, pour enfoncer le clou, on se plaisait à répéter qu’en île de France, on ne pouvait pas parler d’un véritable « problème » d’eau, du moins pour ceux disposant d’un robinet.
C’est dire que pour un sujet a priori peu glamour, sans cri d’alarme à lancer, on pouvait s’attendre au pire après avoir distribué sous la pluie nos flyers portant le titre : « L’eau, une ressource en partage » et croisé le regard compatissant des passants grommelant sous leur parapluie : « On a déjà donné… »
Un public nombreux
Et pourtant, à 19h pétantes, ce jeudi 14 février, une bonne cinquantaine de personnes s’était installée pour accueillir François Mauvais, ingénieur, grand spécialiste des services publics de l’eau potable et de l’assainissement. Le temps que le public s’installe, un diaporama venait rappeler l’exposition qui se tient jusqu’à mi-mars mars à la caisse du Crédit Mutuel, à Bourg la Reine, un diaporama présentant différents usages et partages de l’eau sur la planète, chaque photo étant soulignée de quelques lignes des membres des « Rencontres poétiques de Bourg-La-Reine »
Wei Ying présenta le dynamisme et la grande variété des activités de l’ADS, dont le partenariat effectué à cette occasion avec l’IUT de Sceaux, illustré par la présence des trois étudiantes de l’IUT qui avaient choisi le thème de la rencontre, Taja, Delphine et Cécile.
La rencontre pouvait donc commencer après une première intervention poétique d’Eliane Malbert-Paya qui venait nous rappeler que l’eau, c’est avant tout la mer, salée, qui représente 97.5% de l’élément liquide à la surface du globe. L’eau douce, 1% de ce total, restant une ressource rare et précieuse.
Le quizz sur l’eau
La présentation des questions d’un Quizz, chaque étudiante défendant avec entrain une réponse différente à la question posée, permit à la salle de se détendre un peu, et au public de montrer un niveau de connaissance très honnête de cet élément polymorphe. Une dernière question, concernant le pourcentage de fuites dans nos canalisations (25%) n’a semblé étonner que peu de participants, ni même scandaliser le public quand François Mauvais nous a précisé que c’était naturellement au consommateur, à nous, qu’étaient facturées ces fuites.
Le service de l’eau en Ile de France
Commençait alors le temps 2, la véritable conférence sur le service de l’eau en île de France.
Avec autant de clarté que d’humour, François Mauvais pu alors développer le système d’organisation de la gestion de l’eau au niveau national et local, un système très complexe pour un néophyte. A l’aide d’un tableau précis, le public un peu ébahi put s’initier à la répartition des coûts du service de l’eau sur un an pour une consommation moyenne : Comment Etat, région, département, communes, sociétés publiques ou privées délégataires de services, etc. (détails à retrouver ici) se partagent sous forme de taxes, de relevés de consommation, de coûts de services, les revenus de l’eau descendue du ciel.
Impressionnant, étourdissant, et il fallut toute l’acuité de l’œil professionnel d’Etienne Houssay, correcteur, pour dénicher dans cette extraordinaire cathédrale de facturations, une petite virgule baladeuse, qui heureusement ne remettait pas vraiment en cause l’équilibre de l’ensemble mais réduit encore d’un facteur 10 le prix du m3 d’eau
Une autre projection (à revoir ici) nous permit de découvrir la vie secrète des canalisations, du prélèvement dans la Seine, de la potabilisation, à notre robinet, et qui, d’après l’orateur, nous offrait l’eau la meilleure « du monde », puis enfin du retour vers la Seine après assainissement et épuration des eaux usées.
L’apparente perfection de cette organisation, la qualité apportée au traitement de l’eau ne pouvait que nous autoriser à pointer du doigt la prolifération des multiples eaux minérales en bouteille, actives pollueuses en plastiques divers, et dont 70%, toujours selon François Mauvais, ne seraient pas considérées comme potables si on les soumettaient aux mêmes contrôles que l’eau du robinet. Dans la salle, seule une ou deux personnes mettaient encore en doute la qualité de l’eau parisienne, le fameux « Château Chirac ».
Après une dernière intervention poétique douce-amère, pour nous rappeler l’indifférence du plus grand nombre par rapport à cette ressource indispensable à la vie sur terre, un temps 3 devait ouvrir sur une amorce de débat à propos des propositions défendues par certains pour un usage plus responsable de l’eau par le citoyen écologiste.
Hélas, toitures végétalisées, toilettes sèches, récupérateurs d’eau de pluie, utilisation des eaux usées, sans oublier la fermeture du robinet en se lavant les dents, aucun système ne trouva de défenseurs sur place pour amorcer un débat, une forêt de doigts s’étant déjà levés pour interroger François Mauvais sur d’autres points de son intervention.
Le temps dévolu à chacune des parties de la soirée ayant été assez bien suivi, il était certainement temps de laisser les auditeurs/consommateurs s’exprimer librement, et le « débat » céda la place à un flot des questions que personne ne chercha à véritablement canaliser.
Cette fin de conférence permit d’ailleurs de vérifier la pertinence d’un sondage du Centre d’Information sur l’eau qui avait ouvert la soirée : 80% des personnes interrogées se disent satisfaites du service de l’eau en France mais 73%, c’est à dire pratiquement les mêmes personnes, sont inquiètes pour l’avenir. Inquiétudes diffuses qu’on a pu retrouver avec des questions sur la protection des installations de distribution d’eau potable de toute menace terroriste, ou, plus sereinement, sur l’éventuelle dangerosité de la qualité de l’eau en Bretagne.
Les questions auraient pu se multiplier encore pendant de longues heures, François Mauvais ayant parfaitement réussi à capter l’attention de son public sur des sujets a prioriun peu techniques, mais quelqu’un suggéra que si parler de l’eau était bien, en boire pouvait être encore mieux et tout le monde, certains entourant François Mauvais pour d’ultimes questions, put enfin se réunir autour du traditionnel buffet et tester, entre autres, l’eau de Sceaux.
Réécoutez les poèmes lus en séance par Eliane Paya : Les poèmes
Offrande Marine de Eliane MALBERT_PAYA
L’eau de Georges PAYA
L’évangile selon Trump de Philippe TARIEL
Sondage SOFRES de de Philippe TARIEL
Et pour prolonger l’événement, allez voir l’expo photo-poésie sur « Les usages de l’eau ». 8 photographes ont répondu à l’appel à photos, et leurs photos ont été illustrées de poèmes avec le concours de l’association « Les Rencontres Poétiques de Bourg-la-Reine ». Voir article et recueil de l’expo
Crédit Mutuel, 54 avenue du Général Leclerc
Bourg-la-Reine.
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