Comprendre l’emprise
C’est devant une salle comble que la projection du film « L’Emprise » et le débat avec Alissa Wenz ont eu lieu, le 25 novembre 2023, à l’occasion de la soirée organisée par ADS, en partenariat avec la ville de Bourg-La-Reine et la librairie l’Infinie Comédie, pour la Journée Internationale pour l’élimination des violences envers les femmes.
Un film dont les images étaient éprouvantes mais marquantes pour qui pourrait encore douter de la violence subie par certaines femmes. Un film poignant et c’est encore tous remués, que nous avons enchaîné sur le débat, un débat mené par Michel Giraud de ADS, avec une participation très active de la salle.
Michel Giraud a introduit le débat en rappelant que les femmes peuvent subir des violences physiques, comme vu dans le film, mais qu’il y a aussi des violences psychologiques, plus insidieuses car invisibles.
Puis, commençant par parler du style choisi pour l’écriture de son livre à inspiration autobiographique, Alissa Wenz a expliqué, en prenant des images très parlantes, l’incompréhensible vu de l’extérieur : pourquoi la femme, sous emprise, ne rompt pas immédiatement ? « quand vous attendez le bus qui n’arrive pas, et que vous avez déjà attendu 15 mn, vous attendez encore 5 mn, puis encore 5 mn, puis … , parce-que vous avez déjà fait tout ce chemin et que vous ne voulez pas renoncer, recommencer. Il y a toujours l’espoir que ce sera différent demain ».
Elle explique aussi très bien que la femme est souvent conditionnée pour avoir un comportement d’ »infirmière ». Vis-à-vis de son conjoint qui va mal, elle ne peut donc pas partir, car il a besoin d’elle.
Et pour finir, retenons deux conseils :
- Appeler le 3919 : l’écoute est bienveillante, utile. La victime peut prendre le temps de parler de sa situation, et comprendre ce qu’elle vit.
- Si nous devons parler à une femme victime, ce qui est important, c’est de ne parler que de ce qu’elle vit. Peu importe les raisons du comportement de l’homme, car si on entre là-dedans, elle va toujours lui trouver des excuses, et tout va recommencer. La seule question qu’elle doit se poser en tant que femme : « qu’est-ce que j’accepte d’endurer ? » … l’égoïsme est sain parfois.
A la fin, il y avait la queue pour la dédicace de son roman, « A trop aimer », et malgré l’heure tardive, beaucoup de monde est resté au buffet, avec le besoin de parler, parler encore, sans doute encore secoué.
Et pour revoir Alissa Wenz sous un autre jour, nous vous donnons rendez-vous le 3 mars 17h30 à l’Agoreine (Bourg-la-Reine), où elle donnera son concert « Je, tu, elle ».
Pour en savoir plus sur l’Emprise, une bibliographie/filmographie préparée par Michel Giraud.
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