Débat sur le cybersexisme en octobre 2018
C’est plus d’une soixantaine de personnes qui ont assisté à cette réunion sur le thème du cyber sexisme organisée par le groupe Egalité Femmes-Hommes de ADS.
Deux intervenantes Ghada Hatem et Aurelie Latoures se sont succédées pour expliquer cette nouvelle forme de violence, informer et sensibiliser les participants sur son ampleur et leur donner des pistes pour y faire face.
Tout d’abord Aurélie Latourès, chargée de mission au centre Hubertine Auclert a défini le cybersexisme comme un ensemble de comportements, propos tenus en ligne dans le but d’insulter, harceler, humilier … qui touche majoritairement les filles et certains garçons et contribue à imposer des normes aux deux sexes.
Elle a ensuite expliqué que les réseaux sociaux amplifiaient ces normes, les comportements des filles/femmes étant encore davantage observés, jugés, sexualisés, contrôlés.
Aurélie Latourès a exposé les résultats d’une étude réalisée en 2016 auprès de jeunes collégiens. Cette enquête permet de mieux appréhender le phénomène et de se rendre compte que de nombreux jeunes y sont confrontés.
Elle a fait état des conséquences que le cybersexisme peut avoir sur les victimes tant à titre personnel que dans leurs relations avec les autres et donné plusieurs « clefs » pour comprendre, savoir en parler, et pouvoir accompagner les personnes concernées.
Elle a terminé son propos en indiquant comment réagir et agir insistant sur 4 points de vigilance :
•3. Responsabiliser les agresseurs-euses.
•4. Ne pas diaboliser les outils et espaces numériques: inscrire dans une réflexion plus large sur le sexisme
Ghada HATEM, médecin gynécologue, fondatrice de la maison des femme à Saint Denis, a tout d’abord présenté ce lieu d’accueil et de consultation pour les femmes victimes de violence. Ayant signé récemment une tribune dans la presse sur les dangers de l’accès, via internet aux films pornographiques pour les jeunes enfants et adolescents, elle a alerté sur ses conséquences a témoigné des conséquences du cybersexisme qu’elle a pu mesurer tant dans le cadre de ses consultations que dans le cadre de ses interventions en prévention dans les collèges.
Elle a en effet pu constater que cet accès direct, constant et sans contrôle amène de nombreux adolescents à avoir une vision fantasmée de la sexualité et extrêmement violente des relations sexuelles.
Au travers d’exemples très concrets elle a fait appréhender aux participants le mal être, l’angoisse que de telles représentations peuvent générer chez les jeunes et les violences qu’elles peuvent entraîner dans les relations sexuelles . Faisant écho aux propos d’Aurélie Latourès, elle a ainsi fait mesurer aux participants l’importance du dialogue avec les jeunes, les parents, les enseignants afin de leur permettre d’aborder la sexualité et les relations filles garçons autrement, en y intégrant les notions de consentement et de respect de l’autre.
Vous trouverez ci-après le lien avec son interview le 19 juin 2018 sur France Inter :
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-19-juin-2018
Et son portrait présenté sur « Le MAG de 20h » du 11 septembre 2018 :
https://www.lci.fr/replay/le-20h-le-mag-du-11-septembre-2018-dr-ghada-hatem-medecin-au-secours-des-femmes-gynecologue-seine-saint-denis-93-2098122.html
De nombreuses questions ont été posées aux deux intervenantes provoquant un échange interactif très riche avec la salle.
Nous tenons à remercier les intervenantes et les participants pour la qualité des interventions.
Le débat s’est poursuivi autour d’un « pot » préparé par les membres du groupe Egalité Femmes-Hommes.
Plus de 200 euros ont été récoltés et reversés à la Maison des Femmes de Saint-Denis pour soutenir son action.
Vous trouverez quelques-unes des réactions dont nous ont fait part des participants ici.
Merci pour ces retours très encourageants pour nos actions futures.
Retrouvez aussi quelques photos de l’événement.
Et des vidéos qui illustrent le phénomène :