Projection rencontre – loi Veil, 15 octobre 2025

Projection rencontre – loi Veil, 15 octobre 2025

50 ans après la loi Veil, la veille continue

29 novembre 1974, à 3h40, par 284 voix contre 189, l’Assemblée nationale légalise l’Interruption Volontaire de Grossesse

A l’occasion du cinquantième anniversaire de la loi Veil, l’association ADS -BLR et le CAEL ont organisé une soirée qui allait au-delà de la commémoration. L’occasion de partager avec un large auditoire, les avancées en matière d’accès à l’IVG et de mettre en lumière les défis qui restent à relever.

La soirée démarra par des chansons, la chanteuse Sandra Hamaidi* interpréta avec brio et émotion « Non, tu n’as pas de nom » d’Anne Sylvestre et « Maudite prière »  de Linda Lemay. Ensuite la projection du documentaire « Histoire de combattantes » diffusé par Public Sénat, fut suivie d’un débat avec la participation de Laurence Rossignol, sénatrice féministe du Val-de-Marne et présidente de l’association l’Assemblée des femmes*.

En parallèle, deux animations  dans le hall du CAEL : une exposition et une table de livres, tenue par L’Infinie Comédie, notre librairie partenaire à Bourg la Reine rappelant les étapes clés de la loi et la situation sur l’accès à l’IVG en France en 2025, ainsi qu’ à l’international où le droit à l’IVG régresse parfois.

Malgré l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution….

Le film met en lumière les obstacles persistants malgré l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution française le 8 mars 2024. Sur la base d’enquête, de témoignages personnels, il analyse les réalités politiques et médicales :

  • une diminution du nombre de centres d’IVG et une pratique chez les médecins de ville qui reste limitée.
  • un sentiment de honte et de stigmatisation : beaucoup de femmes rapportent un fort poids du jugement. Le film se demande pourquoi l’IVG reste un sujet tabou et il met en évidence certains comportements sociaux culpabilisants (entourage, certains soignants). Il démasque les difficultés persistantes telles que les délais, les jugements et la douleur associés à l’IVG.
  • une mobilisation constante : le documentaire montre les efforts quotidiens des professionnels de santé, des militantes et des anonymes pour assurer un accès libre, sans délai, sans douleur et sans jugement.
  • une analyse des instances médicales et institutionnelles : le film révèle une forme de résistance venant des structures médicales utilisant notamment la double clause de conscience. cette résistance peut se transformer en obstacle pour les femmes.
  • une utilisation préférentielle de l’IVG médicamenteuse par défaut de moyens, sans laisser toujours le choix aux intéressées.

…il reste des obstacles majeurs

Malgré les avancées législatives et constitutionnelles, l’accès réel à l’IVG demeure aujourd’hui fragile, hétérogène, soumis à des contraintes géographiques, pratiques, psychologiques. Le documentaire veut rappeler que la liberté de recourir à l’IVG bien qu’inscrite dans la constitution n’est pas suffisante. Il faut que les conditions concrètes soient réunies pour que cette liberté soit effective.

A l’issue de la projection, Laurence Rossignol est revenue sur les avancées successives concernant ce droit fondamental puis s’est livrée au jeu des questions réponses avec le public. Elle a répondu aux questions concrètes des collégiens présents. Les questions relatives à la santé des femmes doivent être mieux prises en compte, notamment en renforçant les moyens des services publics et associations qui s’y consacrent et en développant l’éducation à la vie affective et sexuelle.

Enfin il est important de réhabiliter celles qui ont souffert ou ont été mises en cause sous des législations passées. Reconnaître les injustices physiques et morales, c’est aussi réparer notre histoire collective. C’est l’objet d’une proposition de loi mémorielle soumise par Laurence Rossignol au parlement.

*flûtiste et chanteuse kabyle, a suivi un parcours académique en musicologie à l’Institut national Supérieur de Musique d’Alger, où elle s’est initiée à la flûte traversière et au chant lyrique. Elle a ensuite approfondi ses connaissances en ethnomusicologie à l’Université Paris 8, un choix qui lui a permis de plonger dans les traditions sonores de la musique kabyle et de les réinterpréter avec une touche contemporaine. Sa démarche artistique allie technique et émotion, visant à préserver et à renouveler l’héritage musical de sa culture.

*L’Assemblée des Femmes est une association féministe fondée en 1992 et présidée par Laurence Rossignol depuis 2019. Elle lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, en particulier contre le sexisme, le racisme et toutes les formes de discriminations

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