Le lien entre empreinte carbone et changement climatique/perte de biodiversité : un sujet d’intérêt pour les lycéens
Si chacun de nous a entendu parler de changement climatique, sommes-nous conscients des rôles collectifs et individuels que nous devrons jouer pour endiguer ce réchauffement de la planète dont les conséquences pourraient être désastreuses tant sur les plans social, sociétal et environnemental ? Pas si sûr !
Afin de sensibiliser les jeunes à ces enjeux, nous avons été invités par une professeure d’Histoire-Géographie de classe de Seconde au lycée Lakanal à animer des ateliers sur ce thème pour une de ses classes en demi-groupes (environ 15 élèves par séance). Christophe Brun et Michel Pays ont animé deux ateliers ce mois d’avril.
Les ateliers d’une durée de deux heures se sont déroulés en trois temps : un exposé de Christophe sur les enjeux et les sources d’émission de CO2, un travail en petits groupes sur trois thèmes : les transports, la consommation et l’alimentation et enfin un quizz en 7 questions pour garder en mémoire quelques points essentiels.
Comme on peut le voir sur la figure ci-contre, les émissions annuelles de CO2e (on parle de CO2 équivalent car le CO2 bien que le plus présent n’est pas le seul gaz à effet de serre ; le méthane par exemple contribue aussi à ce réchauffement global et les scientifiques affectent à ces autres gaz un coefficient afin de les comptabiliser comme du CO2) atteignent 40 Gt (40 milliards de tonnes !). Elles sont dues principalement à l’utilisation d’énergies carbonées (charbon, pétrole, gaz) mais aussi par exemple à la déforestation qui réduit la capacité de captation du CO2 par les arbres. Cette croissance a débuté au moment de la révolution industrielle en milieu du 19 -ème siècle et s’est accélérée dramatiquement à partir des années 1950.
Que se passera-t-il si on ne fait rien ? Le GIEC[1] est très clair : notre planète ne sera plus vivable. Mais on peut agir en limitant à 1,5 °C voire 2°C l’augmentation moyenne des températures à l’horizon 2100. Pour cela il faut agir vite et tout faire pour réduire drastiquement notre empreinte carbone.
Mais qui émet le plus de gaz à effet ? 10 % des plus riches dans le monde (et quand on dit riche, il s’agit de ceux gagnant le SMIC et plus) sont à l’origine de près de la moitié des émissions !
Et en France dans tout cela ?
Chacun d’entre nous émet environ 12 t de CO2e par an ! (Ce sont les valeurs moyennes estimées pour 2019, elles ont été revues un peu à la baisse tout récemment). Pour atteindre l’objectif du GIEC, il faut réduire d’un facteur 5 à 6 nos émissions à l’horizon 2050.
Si l’on ne fait rien ou pas assez, à l’horizon 2100 les maxima de température augmenteront sur notre territoire de 10 à 13 °C pour atteindre dans certaines zones 55 °C ; des températures invivables.
Comment se répartissent ces 12 tonnes de CO2 ? Les transports (2,9 tonnes) (l’automobile, l’avion, le fret) sont les plus émetteurs, suivis du logement (2,7 t) (essentiellement l’énergie), puis viennent la consommation (2,6 t) (habillement, usages d’internet, achats d’équipements électroniques), l’alimentation (2,4 t) (viandes, poissons, produits laitiers, boissons) et enfin les Services Publics dont nous avons besoin (1,5 t).
Comment réduire nos émissions ? Un vrai challenge !
Des groupes de 5 se forment pour travailler respectivement sur la question des transports, de la consommation et de l’alimentation. Pourquoi ces trois thèmes ? Parce qu’ils nous ont paru être les plus proches des préoccupations des lycéens. En une demi-heure, chaque groupe doit émettre des propositions et un rapporteur en fera la synthèse à l’ensemble.
Les élèves se sont vraiment prêtés au jeu et ont su, à partir des informations dont ils disposaient et de leur propre expérience, suggérer des pistes. Nous ne serons pas ici exhaustifs mais voici quelques-unes de leurs réflexions :
Sur les transports : moins utiliser la voiture (environ 50% des trajets effectués ne dépassant pas 5 km), y substituer la marche à pied et le vélo, favoriser le covoiturage, ne pas prendre l’avion pour des trajets où le train est compétitif, utiliser les transports en commun et les développer là où c’est nécessaire, acheter moins sur internet pour limiter le fret.
Sur la consommation : faire durer plus longtemps les choses (on achète en moyenne 10 kg de vêtements par an, on remplace en moyenne son smartphone tous les deux ans) en les réparant, en faisant des échanges ou en revendant, préférer le chargement des films au streaming (regarder en ligne).
Sur l’alimentation : réduire la consommation de viande rouge, consommer bio (moins de pesticides et d’engrais ; les engrais requièrent beaucoup d’énergie pour les produire et émettent ensuite beaucoup d’oxyde nitreux au contact de la terre), favoriser les circuits courts, …
Il est ainsi apparu que ces jeunes gens avaient à la fois pris conscience des enjeux et qu’ils pouvaient agir individuellement et collectivement.
A la fin de l’atelier, leur a été proposé un quizz de 7 questions auquel ils ont participé avec un esprit de compétition conviviale.
Nous allons poursuivre ce travail avec des classes de 3ème dans un format plus court (1 h) au mois de mai prochain et également avec une classe de terminale.
Article de Christophe Brun et Michel Pays
[1] Groupe D’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat
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