Attention fake news! de 7 à 77 ans, tous coupables
Comment les réseaux sociaux amplifient-les fausses nouvelles? Qui se cache derrière les fake news ? Comment les débusquer et s’en protéger ?
Pour répondre à ces questions, nous avons eu le plaisir d’accueillir:
Jean-Baptiste JACQUIN, journaliste du journal Le Monde,
Frédérique EURY, professeure des collèges
Félix AIME, analyste en sécurité numérique
Quand on traite l’information, il faut être rapide.
Arnaud Hertz cherchait dans les couloirs la présidente du CSCB pour ouvrir la conférence-débat, des volontaires installaient encore des chaises supplémentaires pour accueillir un public de quelque 65 personnes, mais déjà, plein d’enthousiasme, les comédiens des ateliers de la compagnie de la Mouette sortaient des coulisses, brandissant des pancartes revendicatives, pour interpréter avec talent une première saynète illustrant le thème de la soirée, les fakenews. voir video saynète
Mais qu’à cela ne tienne, Valérie Dec (Directrice adjointe des Services Techniques de la Ville de Sceaux) et Arnaud Hertz ont pu ouvrir la séance très naturellement après cette introduction récréative.
C’est que le menu de l’après-midi était dense et que les minutes comptaient.
Pour évoquer les multiples facettes de cette pollution de l’information, l’ADS avait invité trois intervenants confrontés quotidiennement, dans leurs domaines professionnels respectifs, au problème des « fakenews », ou « infoxs » pour adopter le terme recommandé par la commission de défense de la langue française.
Jean Baptiste Jacquin, journaliste au journal « le Monde », adhérent de l’ADS, a débuté la conférence en exposant avec beaucoup de clarté, s’appuyant sur la projection de documents illustrant des faits récents, différentes manipulations de textes ou d’images diffusés sur les réseaux sociaux comme de véritables informations.
Dans quel but ? Pour nuire à quelqu’un, se faire remarquer, affirmer ses convictions, faire du business ou simplement s’amuser. Jean Baptiste a ensuite expliqué comment les algorithmes des principaux réseaux sociaux peuvent servir de véritables machines à fausses nouvelles et pourquoi les informations les plus choquantes, les plus sensationnelles, les plus stupides et naturellement les plus fausses s’échangeaient plus rapidement que les vraies informations.
Frédérique Eury, professeure de français au collège Henri-Georges Adam d’Antony nous a ensuite parlé des relations qu’entretiennent les adolescents avec les réseaux sociaux et donc avec l’information. Ignorant pour la plupart la radio et les journaux, papier ou en ligne, les adolescents, pour s’informer, accorderaient surtout leur confiance à l’avis des copains et à leurs réseaux sociaux préférés. La télévision, et surtout les chaînes d’information continue, aurait encore un peu d’audience dans la mesure où, regardée avec les parents, elle permettrait un petit échange et surtout, que l’information soit vraie ou fausse, la connaissance de l’opinion des parents, cette opinion restant quand même l’ultime instrument de mesure du vrai et du faux.
Félix Aimé, ancien agent de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes Informatiques, aujourd’hui chargé des problèmes d’espionnage informatique dans le groupe Kaspersky, nous fera vite comprendre que les adultes, supposés plus structurés et informés, se laissent tout aussi facilement abuser que les enfants.
Prenant l’exemple de diverses manipulations d’images ou de textes, Félix fera frémir le public en démontrant que l’on peut ruiner toute société en quelques clics ou que les progrès de l’intelligence artificielle autorisent les robots, préalablement chargés de milliards de données, à concocter en quelques minutes un texte tout à fait crédible établissant, pour le même fait, la culpabilité ou l’innocence de tel ou tel pays ou chargeant n’importe quel responsable politique de tous les maux de la terre à partir d’extraits de ses propres discours.
Les aiguilles de l’horloge tournaient naturellement trop vite mais les trois intervenants, un peu bousculés par l’animateur, purent quand même conclure en évoquant trop rapidement les différentes protections possibles, les réflexes à avoir face à ces fakenews, en particulier l’obligation de ne jamais transférer un message sans en avoir vérifié l’origine et la véracité, rappelant ainsi que tous les boucliers technologiques ne servent à rien sans une réflexion et un réflexe citoyen de chacun d’entre nous, de 7 à 77 ans, pour ne plus être ni victimes, ni coupables, de la circulation des fausses informations.
Quelques verbatim reçus à la fin de la fin de la séance de la part du public
« J’ai trouvé cette conférence très intéressante, un choix d’intervenants très bien choisi » Sébastien« Comment faites-vous pour trouver de si bons intervenants ? » Arlette
Retrouvez le programme et toutes les photos et la vidéo de l’autre saynète !
Merci à tous les intervenants, et acteurs des ateliers de la Compagnie de théâtre de la Mouette !Merci à Yan Cano-Baratte pour la photo illustrant la pancarte « Pas de nature, pas de futur » sur la saynète du réchauffement climatique. Merci à lui https://www.flickr.com/photos/yanncb92
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