Le piège de l’addiction- Chaville 15 mai 2018

Le piège de l’addiction- Chaville 15 mai 2018

Comment prévenir l’addiction?

ADS a répondu à la demande de 3 associations (PEEP, FCPE, CAAPE) de parents d’élèves de Chaville pour permettre aux parents de comprendre, prévenir et aider tout type d’addiction chez leurs enfants (du CM2 au lycée).
75 personnes étaient présentes dans cette belle salle de la MJC de la Vallée à Chaville, et certains parents avaient amenés leur adolescent.
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Nous avions invité Jean-Luc Martin infirmier addictologue et Michèle Le Jean Infirmière en psychiatrie des adolescents. La séance a démarré par un petit film que nous vous invitons à regarder Voir court métrage addiction 

Les différents types de substances et leurs effets ont été présentés (sentiment de voyage, excitation, levée d’inhibition, besoin de performance, de solitude, d’oubli, de sommeil, de bien-être …), mais également les addictions sans substance. Le jeu est bien connu, mais le sport à haute dose l’est aussi et Michèle a attiré l’attention du public sur l’anorexie (classée en addiction par les psychiatres) qui touche de plus en plus de jeunes, et aujourd’hui également les garçons. Il faut être très vigilant dit-elle, car les résultats scolaires excellents masquent le comportement alimentaire problématique. Les parents n’y prennent pas garde suffisamment tôt, ne découvrant la problématique que lorsqu’elle est déjà très installée.
Un rappel a été fait sur la loi à l’égard des consommations d’alcool et de cannabis au volant qui peut avoir des conséquences allant de l’amende et perte du permis de conduire, à la confiscation du véhicule jusqu’à la peine de prison. Retenir qu’au delà des seuils d’alcool admis de 0,19g pour le jeune conducteur ou de 0,49g pour les plus de 18 ans, les assurances ne remboursent pas les frais d’accidents occasionnés. 

La banalisation du cannabis

L’accent a été mis sur la banalisation du cannabis, qui est, malgré le discours ambiant, une drogue. Entre 11 ans et demi et 24 ans, elle peut avoir des effets très néfastes chez les adolescents en pleine construction du système nerveux, pouvant provoquer des désordres psychiques. L’effet produit par le cannabis est le rêve. Le jeune adolescent va y trouver un refuge, ne l’encourageant pas à affronter la réalité  dans une période difficile pour lui. Michèle a rappelé l’image des adolescents faite par Françoise Dolto : « un homard qui a perdu sa carapace ». Les neuropsychiatres soupçonnent le cannabis de favoriser l’entrée dans une schizophrénie ou une bipolarité latente.  Enfin, indication très importante, les dosages du cannabis ont évolué depuis les débuts de la consommation dans les années soixante : il est beaucoup plus fortement dosé aujourd’hui.
Et comme l’a rappelé très justement une représentante des parents d’élèves, il faut rester vigilant. Les écrans sont une grande préoccupation aujourd’hui pour les parents parce que « cela se voit » comme en témoignent les nombreuses questions et témoignages sur le sujet des écrans pendant le débat. La consommation du cannabis se cache, se voit moins, mais ce n’est pour autant qu’elle soit absente, les adolescents s’en servant, comme pour le jeu, afin de s’échapper des contraintes. 

Comment s’installe l’addiction?

Jean-Luc Martin a expliqué comment s’installe l’addiction : dès la petite enfance, le côté festif est associé aux produits sucrés et le Champomy, remplaçant dans les repas familiaux le vin et l’alcool. A l’adolescence, le jeune va avoir envie de copier les adultes, les stars, agissant par mimétisme dans des groupes auxquels il va chercher à appartenir. Il va commencer à consommer par curiosité et aussi parce qu’il est à un âge où on a besoin de prendre des risques. Puis, il va prendre le produit pour « être mieux », « oublier », et se mettre à consommer pour rechercher l’effet. Dans une consommation qui devient régulière, il risque de perdre le contrôle, devenant obsédé par la recherche du produit ce qui deviendra sa seule préoccupation, le conduisant à la dépendance.
Les parents peuvent se rendre compte qu’une addiction s’installe quand le jeune délaisse ses intérêts passés, que les résultats scolaires chutent, que des tocs apparaissent ou un amaigrissement important. 

Comment prévenir?

Faire attention aux sucres rapides,
– Limiter les écrans : pas avant 3 ans, jamais seul avant 6 ans, et pas de réseaux sociaux avant 13 ans,  
– Réévaluer les limites perpétuellement avec l’adolescent, 
-Ne jamais couper le lien quoiqu’il arrive, et lui apprendre à prendre « des risques calculés ». 
img_2498-6648157A l’adolescence, le jeune a besoin de se créer son espace de liberté, de préserver son intimité. Il faut résister à l’envie de faire à sa place et trop le protéger. L’image du père est déterminante surtout pour les garçons qui vont y chercher un repère à suivre ou auquel se confronter. Dans les familles monoparentales, il pourra chercher cette image dans l’entourage.
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Et pour finir Jean-Luc Martin a listé les structures d’aide en cas d’addiction. Vous trouverez les transparents projetés ici qui donnent notamment quelques chiffres sur l’addiction et les limites de consommation, ainsi que la liste des structures d’aide. 
Et également une une liste de livres et films.
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Pour clôturer la soirée, Nicolas Duclos chanteur-compositeur a interprété deux chansons dont une de sa composition qui a eu un grand succès : « Recommence »

Une soirée utile et vivante, adaptée au public si on en croit les verbatim 

Temoignages

« Encore un grand merci pour votre intervention hier, c’était très complet, très équilibré, avec un timing parfaitement tenu ! Les chansons étaient un vrai plus, bravo Nicolas. Bref, je crois que le public était satisfait, ce qui est l’essentiel. » Cécile
« J’ai beaucoup apprécié la soirée, l’animation, les présentateurs et présentations, la forme, le contenu, le p’tit film, les échanges et les chansons ! C’était très vivant, çà peut vraiment aider des personnes confrontées à cette situation avec leurs adolescents. Mais ça permet aussi de s’interroger sur soi-même et son entourage proche. » Jeanine
« Merci à tous les 3, et aussi à Michèle et Jean-Luc qui sont d’excellents intervenants et qui ont été pédagogues et vivants.  C’était vraiment bien d’avoir 3 personnes sur scène avec Arnaud qui rendait les choses fluides. Pour avoir participé aussi à la conférence de Sceaux, j’ai pu apprécier que cette session a été vraiment adaptée à la problématique des adolescents. Et puis au-delà des adolescents, ça permet à chacun de se confronter à ses propres petites ou grandes addictions. » Nicolas